Bonheur au Travail : Mythe ET Réalité
Qui peut décréter ce qui me convient le mieux, à part moi ?
Qui peut définir ce qu’est « mon » bonheur, à part moi ?
Qui peut dire si je suis heureux, aujourd’hui, à part moi ?
… Mais est-ce que je sais vraiment répondre à ces questions ? Ai-je identifié les composantes de « mon » bonheur ? Ai-je intégré mon travail comme une de ces composantes ? De quelle manière s’inscrit-il dans mon « équilibre du bonheur » ?
Ces questionnements sont à priori légitimes, d’ailleurs il semble que les grands philosophes de l’Antiquité ne se soient jamais entendus sur la manière dont l’homme peut parvenir au bonheur. A l’époque de Platon, le débat posé s’exprimait par une question : « Une vie de plaisirs et de satisfaction permanente du désir vaut-elle mieux qu’une existence passée à contrôler ses penchants et à réprimer ses élans ? ». La réponse de Socrate, partisan de la tempérance, utilise l’image du pluvier, oiseau échassier, qui défèque en même temps qu’il mange, ne parvenant pas à retenir quoique ce soit. En face de Socrate, Calliclès fait l’apologie de l’assouvissement effréné des désirs au fur et à mesure qu’ils éclosent. Que de débats déjà autour de ce mot !
Et aujourd’hui, où en sommes-nous de « la » définition du bonheur, quelle est « la » façon de parvenir au bonheur ?
Mais venons-en au poisson… Je l’imagine volontiers heureux, dans son aquarium, ce lieu «safe », délimité, rassurant et aménagé avec de nombreux accessoires. Il serait certainement beaucoup moins heureux au milieu de l’océan, symbole d’un repère plein de dangers et de prédateurs… mais surement plus propice aux rencontres que ce cube de verre…
Alors quel est l’environnement idéal… l’aquarium ou l’océan ? Y en aurait-il un qui ait la préférence de tous les poissons ? Leur a-t-on demandé ? A défaut, aménageons au mieux ces deux environnements, en fonction de leurs habitants pour tenter de « faire leur bonheur » !
L’entreprise est un peu notre bocal et si tous les acteurs tentent de l’aménager au mieux de mes envies… OK celles aussi de mes collègues… il réussira à contribuer à mon bonheur.
Au fil du temps,
Il a fallu attendre le début du 20ème siècle pour que la question de la motivation de l’homme au travail émerge et par conséquent, la prise en compte de son environnement.
L’organisation rationnelle seule ne suffit plus à garantir la qualité du travail. On découvre que l’homme a des motivations de différentes natures, Maslow les classifie dans sa fameuse pyramide. Le monde de l’entreprise se préoccupe dorénavant également de la qualité des relations, du climat au sein de l’organisation, du niveau de responsabilisation et de l’intérêt de la mission de chacun, tentant de construire un environnement propice à la motivation.
L’importance des relations humaines au sein de l’entreprise se fait jour
L’importance des relations humaines au sein de l’entreprise se fait jour.
L’entreprise devient un lieu où pour prendre en compte cette nouvelle composante relationnelle, les notions de plaisir et de jeu apparaissent, jusqu’à tenter de l’intégrer dans les process… Comme pour « garantir » le résultat. Nous sommes alors sommés d’être heureux ou de nous amuser et l’entreprise règlemente tout cela en créant des fonctions, telles que celle de Chief Happiness Officer. L’entreprise essaie de devenir le prolongement de notre vie sociale ou familiale et s’affaire à créer un environnement favorable à notre épanouissement.
L’effort est louable et ces initiatives peuvent faire le bonheur de certains, ceux des poissons qui aiment ce genre d’aquarium !
Vie privée – vie professionnelle, toujours distinctes ?
Les collaborateurs qui ne s’épanouissent pas dans ces environnements « fun » peuvent se sentir exclus, se sentir mal à l’aise de ne pas participer à l’enthousiasme général. Ces évolutions de l’environnement de travail sont réelles mais complexes car les cartes sont parfois brouillées, avec une distinction vie privée-vie professionnelle qui se dilue. Les activités de loisir s’invitent dans l’entreprise, elles sont proposées en dehors des horaires de travail et de surcroît avec des collègues « sympas ». Les parois entre nos « silos contributeurs de bonheur » sont de moins en moins étanches… mais qu’en est-il de notre « Moi privé » ? Quel rôle joue-t-il encore dans notre cocktail ? Comment peut-il rester cette précieuse variable d’ajustement ?
Avec la pandémie et la généralisation du travail à domicile, le lien avec la communauté s’est bien sûr modifié avec parfois la mise en place de nouveaux rituels d’échanges informels ou formels pour garder le lien. Les hommes et l’organisation se sont adaptés pour que l’aquarium reste agréable malgré ce nouveau contexte… mais on navigue à vue ! Par contre, la dissolution des frontières entre vie privée et vie professionnelle s’est accentuée avec la pandémie puisque l’espace du domicile accueille le travail et que les réunions en visio jouent l’intrusion… Tous mes collègues ont maintenant découvert ma collection de gondoles de Venise, alignées dans ma bibliothèque après avoir animé tel ou tel aquarium !
Aux niveaux individuel et collectif, une autre réflexion est nécessaire sur ce qui nous porte vraiment, en prenant le temps d’identifier la part et le sens que l’on donne au travail dans notre existence. En quoi le travail est-il un de nos piliers de vie et comment celui-ci se positionne-t-il par rapport à d’autres comme notre vie sociale, notre famille, notre couple, notre spiritualité ? L’équation est bien difficile à résoudre !
Le principe de la taille unique ne s’applique pas
« One size fits all » ou le principe de la taille unique ne s’applique évidemment pas… tout comme il n’y a pas qu’un modèle d’aquarium ! C’est là que nos différences individuelles liées à notre histoire de vie, nos différences sociales ou culturelles deviennent le matériau que l’organisation devra modeler pour obtenir un résultat propice à l’épanouissement du bonheur. Mais cette sculpture, ce ciselage, devra obligatoirement se faire avec de multiples mains, celles de tous les acteurs, dans une dynamique coopérative.
« Une hirondelle ne fait pas le printemps »
Aristote a dit : « Une hirondelle ne fait pas le printemps, non plus qu’une seule journée de soleil ; de même ce n’est ni un seul jour ni un court intervalle de temps qui font la félicité et le bonheur ».
De même, le Bonheur Au Travail, comme l’endormissement, ne se décrètent pas, Avez-vous déjà réussi à vous endormir en ressassant l’injonction « Dors »? Non, mais vous savez œuvrer pour mettre en place les conditions idéales à un meilleur endormissement.
Il est donc fondamental qu’un temps soit consacré à la réflexion, à l’écoute, à l’analyse de ce qui est en train de se dérouler et des répercussions sur notre fonctionnement en tant que personne ou en tant qu’organisation.
Dans tous les cas, que le projet se nomme ou non Bonheur Au Travail, l’authenticité de la démarche est essentielle pour que l’entreprise ET le collaborateur puissent en récolter les fruits en termes de résultats.
Un collaborateur heureux au travail saura rendre ses interlocuteurs, comme ses clients par exemple, heureux. Il s’ensuivra ainsi naturellement de meilleures conditions de travail, une meilleure qualité de service, une meilleure rentabilité, une performance globale améliorée, ce qui profitera à l’entreprise.
Des Collaborateurs heureux, des Clients heureux, une Entreprise heureuse… pour un Bonheur à la puissance 3… et un Mythe devenu Réalité !
Contactez-nous ! Nous serons heureux d’échanger avec vous sur le Bonheur à la puissance 3 dans votre organisation. Avec la distanciation sociale et le management à distance, (re)créons de la proximité avec de la Confiance, de l’Ecoute et de la Communication.
Anna MOUNIER, Lionel CHARBIN
mailto : annamounier@smilab.fr
mailto : lionelcharbin@smilab.fr
#management #bonheurautravail #expériencecollaborateur #expérienceclient #confiance #écoute